Les souvenirs de guerre d’un marin allemand – Chapitre trois

Le lance caporal mécanicien Wilhelm Küllertz
Les étapes de la vie ou le destin ne peut être planifié

Créé par Willi Küllertz en novembre 2018

Chapitre trois

Wilhelm Küllertz

Wilhelm Küllertz

Mon père ne m’a jamais parlé de l’attaque du 29 avril 1944, lorsque le NCSM Athabaskan a été coulé par une torpille lancée par le T-24.

Willi T-35

Torpilleur de type 39
Photo du T-35 similaire au T-24

Ce que je sais, c’est que mon père Wilhelm Küllertz était dans la salle des machines du T-24.

Je suis donc allé sur Internet afin de chercher plus d’informations. C’est alors que j’ai trouvé le blog Lest We Forget. Pierre y racontait l’histoire de l’oncle de son épouse. Son oncle avait raconté lors d’une réunion de famille en 2009 qu’il était à bord du NCSM Athabaskan et qu’il était dans la salle des machines au moment de l’attaque. La dernière chose dont il se souvienait, c’est qu’il écrivait une lettre à ses parents, puis qu’il avait été secouru par le NCSM Haida, le navire jumeau de l’Athabaskan.

On peut trouver beaucoup d’information sur le NCSM Athabaskan G07 sur Internet, mais il y a très peu d’information sur l’attaque du côté allemand. Voici un lien vers un site Internet en langue anglaise qui rend hommage aux marins du NCSM Athabaskan.

http://www.forposterityssake.ca/Navy/HMCS_ATHABASKAN_G07.htm

Pierre m’a dit que c’est le meilleur site qu’il n’ait jamais trouvé sur la Marine royale du Canada.

Le livre Unlucky Lady écrit en 1986 par Len Burrow et Émile Beaudoin contient également beaucoup d’informations sur cette attaque.

Pierre utilisera des extraits du livre pour raconter à mes lecteurs ce qui s’est passé le 29 avril 1944, il y a presque 75 ans, car je ne sais rien du naufrage du NCSM Athabaskan.


Chapitre trois

L’effort de sauvetage du NCSM Haida est bien documenté dans le livre Unlucky Lady. Les marins du T-24 secoururent également des marins de l’Athabaskan après que le NCSM Haida dut quitter les eaux dangereuses près des côtes françaises….

Extrait 1

Alors que le Haida approchait de la zone fatidique, le commandant De Wolf s’inquiéta du naufrage de l’Athabaskan.

Tiré du livre Unlucky Lady

Était-il toujours à flot, et si oui, dans quel état ? Pouvait-il se trouver juste sous la surface et mettre en danger pour son navire jumeau ? Quelqu’un avait-il survécu à cette terrible explosion ?

Ces questions et d’autres traversèrent l’esprit du capitaine inquiet alors qu’il avançait prudemment son destroyer sur les lieux.

Le Haida entreprit ses recherches et un flot rapide d’ordres s’en suivit : ” Dirigez-vous vers le centre du plus grand groupe – Descendez les filets – Larguez les Carley floats- Descendez le baleinier – Descendez le cutter – Tous les hommes disponibles sur le pont pour les sauver – Infirmerie préparez-vous à recevoir les survivants. – On va s’arrêter un quart d’heure.

Comme une mère poule qui recueille sa couvée, le Haida s’enfonça lentement et doucement dans la masse des marins en difficulté et s’arrêta. Pour ceux qui se trouvaient du côté sous le vent, il fut relativement facile de monter à bord, mais pour ceux de l’autre côté, ce fut une autre histoire. Un léger vent faisait dériver le Haida plus vite que les hommes qui ne pouvaient nager vers lui. Leur sauvetage sembla hors de leur portée. Les hélices du navire ami furent mises en mouvement pour manœuvrer plus près, mais les cris venant de l’arrière de stopper les machines avertirent la passerelle que des hommes étaient entraînés dans les griffes mortelles des hélices.

Note

À l’aube, le NCSM Haida dut quitter les lieux. Des navires allemands apparurent.

Extrait 2

À mesure que les navires se rapprochaient des marins de l’Athabaskan, il devint évident qu’il s’agissait de navires ennemis venant à la rescousse. Les drapeaux allemands étaient clairement visibles dans la brise et les ordres allemands étaient clairement entendus, ne laissant aucun doute dans l’esprit des survivants quant à l’origine de leurs sauveteurs. Le plus petit navire ressemblait à un dragueur de mines, et le plus gros était identifé comme un destroyer de la classe Elbing. Il s’agissait de T-24 qui, quelques heures auparavant, avait affronté le Haida et l’Athabaskan. Le T-24 était maintenant en mission de sauvetage.

Note

Wilhelm Küllertz n’a jamais dit à ses fils ce qui s’était passé. Il était probablement dans la salle des machines et n’avait aucun souvenir.

Extrait 3

L’ancien adversaire de l’Athabaskan transportait un plus petit navire qui ressemblait à une vedette de sauvetage air-mer . Alors que les navires ralentissaient près du plus grand groupe de marins de l’Athabaskan, un officier du T-24 cria en anglais au moyen d’un mégaphone : ” Approchez, nous vous emmenons à bord ! Puis le travail de sauvetage commença. Le plus petit navire disposait d’un système rapide et efficace pour récupérer les survivants. Un canot pneumatique avec une ligne attachée fut descendu à la surface. Il se dirigeait vers un survivant et l’emmenait rapidement à bord, puis le canot pneumatique était ramené à la rampe de mise à l’eau de la vedette de sauvetage. Lorsque la vedette avait une bonne charge de passagers, ces derniers étaient emmenés au T-24. Les marins allemands avaient aussi des filets à long manche avec lesquels ils pêchaient tous les morceaux de papier qu’ils voyaient sur l’eau.

Pendant ce temps, le dragueur de mines se déplaça lentement dans l’eau, s’arrêtant de temps en temps pour faire monter à bord un marin grelottant de l’Athabaskan. L’autre dragueur de mines, qui s’était dirigé vers le nord, ramassa sept autres marins. Le dragueur de mines commença alors se mit à la poursuite du canot du Haida, mais il abandonna lorsque le dragueur entra dans un champ de mines. Lorsque le dragueur de mines rejoignit les deux autres navires allemands, tous les survivants avaient été repêchés, de sorte que la petite flottille partit à toute allure. Le T-24 et les dragueurs de mines mirent le cap sur Brest tandis que la vedette de sauvetage air-mer se précipita vers le petit village de pêcheurs de L’Aber-Wrac’h.

Dès que les marins tremblants de froid de l’Athabaskan  furent transportés à bord des navires de sauvetage allemands, on leur ordonna d’enlever leurs gilets de sauvetage et leurs uniformes trempés d’huile. Les gilets furent enlevés et jetées ignominieusement dans la mer, pour disparaître rapidement de la vue.

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La perte des gilets de sauvetage était presque vue pour les hommes comme affront personnel, car ils avaient soutenu les marins fatigués pendant les longues heures de la nuit et avaient fait leurs preuves à maintes reprises. Tous les marins de l’Athabaskan qui avaient survécu à cette nuit périlleuse estimaient unanimement qu’ils devaient leur vie à ces gilets de sauvetage remis tout juste avant de quitter Plymouth.

Les survivants ramassés par les deux dragueurs de mines furent emmenés sous les ponts et reçurent des douches chaudes pour retirer l’huile de leur corps. La plupart d’entre eux étaient trop faibles pour se tenir debout, et se blottissaient sous le jet réconfortant de l’eau. Certains des marins allemands, comprenant leurs difficultés, entrèrent sous les douches et nettoyèrent les pauvres marins. Ils reçurent ensuite des couvertures, puis des macaronis avec des pruneaux, du pain sec, de la confiture et du café ersatz. Par la suite, de précieuses cigarettes furent distribuées aux marins chanceux, qui ont appris que la ration allemande était de quatre par jour !

Extrait 4

Les conditions à bord du T-24 sont mieux décrites par le capitaine de corvette Dunn Lantier dans son journal de bord écrit dans un camp de prisonniers :

On m’a ramassé vers 7 h 15 et on m’a dit en termes clairs d’enlever mes vêtements trempés d’huile, y compris mon gilet de sauvetage, qui ont ensuite été jetés à l’eau. Ce n’était pas une bonne idée, mais j’ai réussi à sauver ma veste, qui, bien qu’humide, ne contenait pas beaucoup d’huile. Nous avons ensuite été regroupés à l’arrière et emmenés en contrebas. Là, j’étais content de voir Nobby et Steve* qui avaient l’air un peu plus mal en point, mais qui étaient bien vivants. Notre groupe se composait d’environ quarante-cinq hommes et après une douche chaude sans savon, une cigarette et une boisson chaude, tous se sentaient un peu mieux. J’ai réussi à obtenir quelques couvertures des gardes pour ceux qui étaient en mauvais état et j’ai demandé un médecin ou un infirmier. Un infirmier est venu plus tard, mais il me semblait qu’il ne savait pas grand-chose ou qu’il n’était pas intéressé, parce qu’il en faisait très peu pour les malades et les blessés. J’ai essayé de demander des vêtements ou d’autres couvertures, mais je n’ai eu aucun succès et j’ai donc dû rester pratiquement nu. Pas une sensation très réconfortante après quelques heures dans l’eau froide. À ce moment-là, j’ai pu me déplacer pour voir tout le monde et je les ai avertis de ne pas donner d’autres renseignements que le nom, le grade et le numéro.

Plus tard, deux officiers, qui portaient tous les deux une casquette blanche, sont descendus nous voir. Ma première réaction a été : que faisaient deux capitaines à bord d’un navire ? L’un a quitté et l’autre, qui avait une main blessée, est resté derrière et m’a demandé si nous avions été coulés par des coups de feu ou des torpilles. Je lui ai dit que je ne savais pas et cette réponse a apparemment mis fin à la conversation. Un des gardes, un officier subalterne, parlait anglais et je lui ai demandé pourquoi le navire avait deux capitaines ; réalisant bien sûr que seuls les commandants portaient des casquettes blanches. Il répondit que le blessé était le capitaine d’un autre torpilleur. Quelle joie de savoir que nous avions frappé les navires ennemis et que peut-être les marins du Haida  avaient coulé l’un d’eux. Cette spéculation a beaucoup contribué à renforcer notre déprime. Après le départ de l’officier, j’ai réfléchi un peu et j’ai réalisé qu’ils se trouvaient dans un dilemme encore plus grand quant à savoir qui nous avait coulé. Ce capitaine semblait souhaiter que nous ayons été coulés par des coups de feu…… Peu de temps après, un garde nous a apporté une bouteille d’eau-de-vie pour les blessés avec les compliments du capitaine.

Tout à coup, il y a eu une forte explosion au large de notre quartier portuaire et on m’a dit que ce n’était qu’une mine qui avait explosé avec leur équipement de dragage de mines.

Peu de temps après, l’alarme s’est déclenchée et on nous a assurés qu’il ne s’agissait que de Spitfire et qu’il n’y avait rien à craindre. Cependant, les Allemands ont fait gonfler leurs ceintures de sécurité, ce qui nous a même fait sentir encore plus nus. Bientôt, il y eut beaucoup de tirs depuis le pont supérieur et cela ressemblait à des canons de 3 pouces et de 20 mm (j’ai remarqué plus tard que ce navire transportait trois montures de quadruple 20 mm).

Cependant, nous n’avons pas semblé être attaqués et cette rafale s’est dissipée avec peu d’excitation.

Vers midi, ils nous ont apporté une sorte de soupe de poireaux, plus ou moins chaude, avec du pain grisâtre. Il devait être environ trois heures quand ils ont ouvert les écoutilles et nous avons vu que le navire entrait au port. Les gardes n’avaient aucune objection à ce que nous faisions, mais je dois admettre qu’il y avait très peu à voir. J’ai remarqué qu’il y avait une estacade et que nous avions été remorqué par un remorqueur. Il s’est avéré que c’était Brest.

*Lieutenants William Clark et Richard H. Stevenson.

Le Matelot de 1re classe Stanley Dick était l’un des marins qui avaient été secourus par le T-24. Il se retrouva maintenant blotti avec plusieurs compagnons sur le pont plat du timon, la plupart nus, et essayant en vain de se tenir au chaud. Un jeune marin était à côté de lui, tremblant de frissons et en état de choc apparent. Personne ne semblait se soucier du jeune homme, sauf Dick, qui essayait de le réconforter. Au cours du voyage vers Brest, son compagnon mourut, et le corps fut glissé tranquillement sur le côté au son d’une prière d’un maître d’équipage. C’était la guerre, l’ennemi était sous le feu des tirs et il n’y avait pas le temps pour une cérémonie officielle.

Les premiers marins secourus de l’Athabaskan à débarquer sur le sol français furent ceux embarqués à bord de la vedette de sauvetage air-mer. Ils étaient vingt-huit dans le groupe, tous à différents stades de détresse physique et mentale. La vedette à moteur s’était empressée de se rendre au tranquille port de pêche breton de L’Aber-Wrac’h, traversant la baie des Anges pour accoster à la jetée locale vers 9 heures. Les Canadiens furent ramenés à terre et laissés sous bonne garde sur le quai, en attendant d’autres développements. Certains pêcheurs français, qui étaient au courant de l’action de la nuit, se levèrent pour exprimer leur sympathie au moment où les Canadiens débarquaient. Le chauffeur John J. McNeil, qui avait été grièvement brûlé et qui s’est battu vaillamment pour rester en vie, succomba sur le quai à côté de ses compagnons de bord. Son corps gisa un certain temps sous une couverture et fut ensuite emmené au village pour qu’on le prépare pour l’enterrement. Les autres marins de l’Athabaskan furent escortés à l’un des hôtels du village et reçurent l’ordre de rester dans la cour.

 

Sous les yeux vigilants des gardes armés, les prisonniers attendaient dans ce petit enclos, cachés des habitants de la ville et s’interrogeant sur leur sort éventuel. Les rayons pénétrants du soleil commencèrent à brûler les hommes couverts d’huile, mais lorsqu’ils se réfugièrent à l’ombre, ils tremblèrent de froid.

Un jeune pêcheur français enthousiaste avait le droit d’apporter de l’eau fraîche et des cigarettes aux hommes, et aussi de les aider à changer leurs vêtements. Deux jeunes mademoiselles arrivèrent plus tard pour s’occuper des prisonniers. À un moment de leur mission miséricordieuse, ils ont manqué de serviettes, mais ils ont continué à essuyer les visages couverts d’huile avec leurs jupons blancs.

….

Lorsque le groupe principal d’Athabaskans débarqua à Brest, ils reçurent l’ordre de livrer le blansoft des navires au quai. Le capitaine Wilhelm Meentzen a salué les survivants alors qu’ils quittaient le navire. Dans un bref discours, il a dit que c’était un temps de guerre et qu’il espérait qu’il n’y aurait pas de ressentiment entre eux.

 

 

 

 

 

A German Sailor’s Story – Chapter Three

Machine lance corporal Wilhelm Küllertz
Life stages or Fate cannot be planned

Created by Willi Küllertz in November 2018

Chapter Three

Wilhelm Küllertz

Wilhelm Küllertz

Prologue

My father never talked to me about the attack of April 29, 1944 when HMCS Athabaskan was sunk by a torpedo fired by the T-24.

Willi T-35

Type 39 torpedo boat
Photo of T35 similar to T24

What I know is that my father Wilhelm Küllertz was in the engine room of the T-24.

So I went on the Internet to search for more information, and this is how I found Pierre’s blog Lest We Forget where he told the story of his wife’s uncle. His wife’s uncle told in a family reunion in 2009 that he was aboard HMCS Athabaskan, and that he was a stoker. He was in the engine room when the attack occurred. The last thing he remembered was that he was writing a letter to his parents. The next thing he remembered was that he was rescued by HMCS Haida, the Athabaskan’s sister ship.

Information about HMCS Athabaskan G07 can be found a lot on the Internet, but there is very little information of the attack from the German side.

Here is a link to a website which pay homage to the sailors of HMCS Athabaskan.

http://www.forposterityssake.ca/Navy/HMCS_ATHABASKAN_G07.htm

Pierre told me this is the best site he has ever found about the Royal Canadian Navy.

Lots of information about the attack is also found in the book Unlucky Lady written in 1986 by Len Burrow and Emile Beaudoin.

Pierre will be using some excerpts of the book to tell my readers what happened on April 29, 1944, almost 75 years ago because I know nothing about the sinking of HMCS Athabaskan.

Note

The rescue effort by HMCS Haida is well documented in Unlucky Lady. T-24 sailors also rescued some Athabaskans after HMCS Haida had to leave the dangerous waters…

Excerpt 1

As Haida approached the fateful area, Commander De Wolf became concerned about the wreck of Athabaskan.

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From the book Unlucky Lady

Was she still afloat, and if so, in what condition? Could she be wallowing just below the surface of the Channel as a possible danger to her sister ship? Had anyone survived that horrifying explosion?

These and other questions crossed the worried Captain’s mind as he cautiously advanced to the scene.

As an encore to her victory (over the T-27)*, Haida commenced a mission of mercy, and a rapid stream of orders followed in quick succession: ‘Steer to the centre of the largest group.—Rig for scramble nets.—Cast off Carley floats.—Lower the whaler.—Lower the cutter.—All available men on deck for rescue.—Sick Bay prepare for survivors. —We’ll stop for fifteen minutes.

Like a mother hen gathering her brood, Haida eased slowly and gently into the mass of struggling seamen and stopped. For those on the lee side, it was comparatively easy to climb aboard, but for those on the other side, it was a different story. A light wind was causing Haida to drift faster than the men could swim to her, and rescue seemed beyond their grasp. The friendly ship’s propellers were put in motion to manoeuvre closer, but the cries from astern of ‘Stop the engines!’ warned the bridge that men were being drawn into the deadly clutches of the screws.

*T-27, commanded by Kapitänleutnant Gotzmann, ran aground at Meneham, off Kerlouan. A salvage operation by the 24th German Minesweeping flotilla failed. On 7 May 1944 T-27 was sunk by British Torpedo Boats.

Note

At daybreak HMCS Haida had to leave the scene. German ships appeared.

Excerpt 2

As the ships closed on the Athabaskans it became apparent that they were enemy ships coming to the rescue. German flags were clearly visible waving in the breeze and German commands were distinctly heard, leaving no doubt in the survivors’ minds as to the origin of their rescuers. The smaller ship looked like a minesweeper, and the larger was recognized as an Elbing class destroyer. It proved to be T-24, which, but a few hours before, had been battling against Haida and Athabaskan. Now, the T-24 was on a mission of mercy.

Note

Wilhelm Küllertz never told his sons what had happened. He was most probably in the engine room and had no recollections.

Excerpt 3

Athabaskan’s former antagonist carried a smaller vessel which looked like an Air/Sea Rescue launch. As the ships slowed to a halt near the largest group of Athabaskans, an officer on T-24 called out in English through a megaphone, ‘Approach, we are taking you aboard!’ Then the work of rescue commenced. The smaller vessel had a fast and efficient system for picking up survivors. A rubber dinghy with a line attached was let down to the surface with one rating. He would paddle out to a survivor and take him quickly aboard, and the dinghy was then pulled back to the Air/Sea Rescue launch. When the launch had a good load of passengers they were then taken to T-24. The German sailors also had long-handled nets with which they were fishing any pieces of paper they saw out of the water.

Meanwhile, the minesweeper moved slowly through the water, stopping now and then to take aboard a shivering Athabaskan. The other minesweeper, which had veered northward, picked up seven Athabaskans. The minesweeper then began to chase the fleeing Haida cutter, but abandoned the effort when the cutter entered a minefield. By the time the minesweeper rejoined the other two German ships all survivors had been picked up, so the little flotilla moved off at speed. T-24 and the minesweepers set course for Brest while the Air/Sea Rescue launch made haste for the small fishing village of L’Aber-Wrac’h.

As soon as the shivering Athabaskans had been hauled aboard the German rescue ships they were ordered to take off their oil-soaked life-jackets and uniforms. These were stripped from their bodies and cast ignominiously into the sea, to quickly disappear from view. The loss of the life-jackets was almost a personal blow to the men, for they had sustained the weary sailors during the long night hours and had proven themselves over and over again. All Athabaskans who had survived that perilous night unanimously felt that they owed their lives to these life-jackets,* which had been issued just prior to leaving Plymouth.

The survivors picked up by the two minesweepers were taken below decks and given hot showers to remove the oil from their bodies. Most of them were too weak to stand, and lay huddled under the comforting spray of the water. Some of the German seamen, understanding their difficulties, came in under the showers and wiped the pathetic Athabaskans clean. They were then issued blankets and given macaroni with prunes, dry bread, jam, and ersatz coffee. Precious cigarettes were later distributed to the fortunate seamen, who were informed that the German ration was four per day!

Excerpt 4

Conditions on board T-24 are best described by Lieutenant-Commander Dunn Lantier’s diary written in prison camp:

I was picked up at about 0715 and told in no uncertain terms to take off my oil-soaked clothes, including my life-jacket, which were then thrown into the water. It wasn’t a happy idea but I managed to save my monkey jacket, which, although wet, didn’t have much oil on it. We were then herded aft and taken below. There I was glad to see Nobby and Steve* who looked a bit worse for wear but very much alive. Our group consisted of about forty-five men and after a hot soapless shower, a cigarette, and a hot drink of sorts, all felt a little better. I managed to get a few blankets from the guards for those who were in bad shape and asked for a medical officer or sick bay attendant. Some sort of medical orderly came down later but it seemed to me that either he didn’t know much or was not interested, because he did very little for the sick and wounded. I tried to ask for clothes or more blankets but met with no success whatsoever, and thus had to remain virtually naked. Not a very comforting feeling after a few hours in the cold water. By this time, I was able to get around to see everyone and cautioned them not to give out any information except name, rank, and number.

Later, two officers, who were both wearing white cap covers, came down to look us over. My first reaction was, what were two Captains doing aboard ship? One disappeared and the other, who had a wounded hand, stayed behind and asked me if we had been sunk by gunfire or torpedoes. I told him I did not know and that reply apparently ended the conversation. One of the guards, a junior officer, spoke English and I asked him how come the ship had two Captains; realizing of course that only CO’s wore white cap covers. He answered that the wounded one was the Captain of another Torpedo-Boat. What joy it was to know that we had been hitting the enemy ships and perhaps Haida had sunk one of them. This speculation did a great deal to bolster our low spirits. After the officer had left I did a bit of thinking and realized that they were in an even greater quandary as to who had sunk us. This captain seemed to wish that we had been sunk by gunfire…. A short time later a guard brought us a bottle of brandy with the Captain’s compliments, for the wounded.

All of a sudden there was a heavy explosion off our port quarter and I was told that it was only a mine exploded by their minesweeping gear.

Shortly after, alarm gongs went off and we were assured that it was only Spitfires and that there was nothing to worry about. However, the Germans blew up their life-belts and if anything, this made us feel even more naked. Soon there was much firing from the upper deck and it sounded to me like 3-inch guns as well as 20-mm. (I later noticed that this ship carried three mountings of quadruple 20-mm.)

However, we did not seem to be attacked and this flurry passed off with little excitement.

At about noon, they brought us a sort of leek soup, warm at least, and some greyish bread. .. . It must have been about three o’clock when they opened the scuttles and we saw that the ship was coming into port. The guards had no objection to our looking out, but I must admit that there was very little to see. I did notice that there was a boom and that we were warped in by a tug. This turned out to be Brest.

*Lieutenants William Clark and Richard H. Stevenson.

Leading Seaman Stanley Dick was one of the Athabaskans who had been rescued by T-24, He now found himself huddled with several companions on the tiller flat mess deck, mostly naked, and vainly trying to keep warm. A young Athabaskan was beside him, shivering badly and in apparent shock. No one seemed to be concerned with the young man except Dick, who tried to comfort him. Sometime during the voyage to Brest his trembling companion died, and the body was slipped quietly over the side to the tune of a boatswain’s call. It was war, the enemy was under fire, and there was no time for a formal ceremony.

The first rescued Athabaskans to land on French soil were the stragglers taken aboard the Air/Sea Rescue launch. There were twenty-eight of them in the party, all in various stages of physical and mental distress. The motor launch had made haste for the quiet Breton fishing port of L’Aber-Wrac’h, crossing the Baie des Anges to dock at the local jetty at about 0900. The forlorn Canadians were herded ashore and left under guard on the dock, waiting for further developments. Some of the French fisherfolk, who were aware of the night’s action, stood by uttering words of sympathy as the Canadians were disembarked. Stoker John J. McNeil, who was badly burned and who had fought valiantly to stay alive, succumbed quietly on the quay beside his shipmates. His body lay there under a ship’s blanket for a time, and was later taken to the village to be prepared for burial. The remaining Athabaskans were escorted to one of the hotels in the village and ordered to stay in the courtyard.

 

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From the book Unlucky Lady

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From the book Unlucky Lady

Under the vigilant eyes of armed guards, the prisoners waited in that little enclosure, hidden from the townsfolk and wondering about their eventual fate. The penetrating rays of the sun began to burn the oil-covered men, but when they took shelter in the shade they trembled with the cold.

An eager young French fisherman was allowed to bring fresh water and cigarettes to the men, and also to help change their clothing. Two young mademoiselles arrived later to minister to the prisoners. At one stage in their merciful mission they ran short of towels, but they continued to wipe the oil-covered faces with their white petticoats.

….

When the main group of Athabaskans landed in Brest they were ordered to give up the ships’ blansoft to the quay. Kapitanleutnant Wilhelm Meentzen saluted the survivors as they left the ship. In a short speech he said that it was a time of war, and he hoped that there was no ill-feeling between them.

END OF CHAPTER III

*Kapitänleutnant Wilhelm Meentzen, Commanding Officer of T-24, was awarded the Knight’s Cross, First Class for the sinking of Athabaskan.

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From the book Unlucky Lady

Capture

Knight’s Cross as commander of T-24.
Wilhelm Meentzen joined in 1934 as a naval officer candidate. ship’s division of the Baltic Sea, he completed practical on-board training on the “GorchFock” and on the light cruiser “Karlsruhe”. After in 1936 he became WO on the light cruiser “Nürnberg” in various courses. 1940 he became then Kommandant of “S 53” in the 2nd Schnellbotts Flotilla, from 1942 he was 1st ASTO in the Naval Command North Africa. From May 1943 he was commander of “T 10” and “T 24”, 1944 chief of the harbour protection flotilla. Gironde in France. On April 20, 1945, he was taken prisoner of war in France, from which he left on April 23, 1945. He was released in 1947. In 1953 he joined the Federal Border Guard (Seegrenzschutz) and changed in 1956 into the new federal navy. Most recently, he was vice admiral of one of NATO’s highest ranking soldiers and retired on September 30, 1974, was awarded the Grand Cross of Merit of the Federal Republic of Germany.